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Quelques autres professeurs

 

Le Père Ghislain (1940 - )

PNé à Aubel, Paul Gérono (en religion le Père Ghislain) arrive au collège en 1966 comme titulaire de la 6ème latine B. Il donnait les cours de latin et de religion (également en 6ème A et en 5ème latine). Avec Monsieur Devigne, il est le plus jeune professeur que nous ayons connu puisqu’il n’avait que 26 ans à l’époque. Souffrant de ne pas avoir d’autorité auprès des élèves, il quitte le collège en juin 1969.

Nous n’aurions sans doute plus jamais entendu parler de lui si, en 1985, il n’avait pas été cité à comparaître devant le tribunal de Bruxelles pour rébellion envers les forces de l’ordre. Devenu clochard parmi les clochards, il s’insurge un soir face au traitement qu’un policier fait subir à l’un de ses compagnons d’infortune de la Gare centrale. Il reçoit alors quelques coups et est enfermé à la prison de Saint-Gilles… dans le quartier de haute sécurité, réservé aux détenus les plus dangereux.

Son aventure fait du bruit. Jugé quelques mois plus tard, il ressort du tribunal libre et la tête haute. La presse rend compte du procès, s’intéresse à lui et il donne ainsi le 9 mai 1985 une tribune libre au journal « Le Soir ». La RTBF lui consacre un reportage où il apparaît en compagnie de deux autres franciscains qui avaient choisi de partager son destin (l’un d’entre eux était Michel Collard qui lui aussi fit ses études au collège – rhéto 1966).

L’auteur de ces lignes a rencontré longuement son ancien titulaire à la fraternité franciscaine de la Rue Vauthier à Bruxelles début 1986. Le Père Ghislain me raconta comment s’était exactement passé l’événement qui lui avait valu une renommée passagère, me fit part de sa grande estime pour le Père Matthieu –qui dirigeait alors cette fraternité- et de son admiration pour une gloire ecclésiale de l’époque conciliaire, le père dominicain Pierre-André Liégé (1921 – 1973) assimilé aux experts de Vatican II par le Pape Jean XXIII.

Comme on sait, pour nous élèves, la vie au collège n’était pas toujours facile et il me confia avoir connu –différemment- les mêmes difficultés : il avait dû en effet –contre sa volonté- remettre l’habit franciscain pour aller enseigner au collège (nous étions alors en 1966). Il ressentait comme un véritable bol d’air le fait d’aller chaque semaine à la clinique d’Aye où il avait été nommé aumônier. A l’écouter parler, on sentait la différence de générations qui lui avait fait comprendre son ministère différemment des autres pères du collège et les tensions qui avaient pu en résulter.

Il voulait aller au monde, se faire pauvre parmi les pauvres. Il finit par abandonner l’habit franciscain. Néanmoins, en 2005, il assurait encore un service dans les aumôneries des prisons existant dans le diocèse de Namur.

 

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Le Père Marc (28 février 1914 – 18 mai 1985)

PEmile Mangers (en religion le Père Marc) est né à Bastogne en 1914. Il fait ses études secondaires au collège Saint François où l’un de ses condisciples est Anatole-Gédéon Mahillon, futur Père Gédéon.

Le Père Marc nous donnait cours de religion en 4ème latine ; nous avions peu d’idée du programme imposé dans cette classe pour ce cours mais il était manifestement clair qu’il ne le suivait pas, préférant-et de loin- nous raconter sa période scoute, ses années passées en Allemagne comme prisonnier de guerre ainsi que son expérience d’aumônier des condamnés à mort. Nous le chahutions assez souvent et il semble en avoir été fort affecté, gardant en particulier un très mauvais souvenir d’une blague cruelle montée par certains d’entre nous et mettant en scène l’image d’Hitler. Bien sûr, à l’époque nous ne savions pas ce que nous faisions mais cela reste difficilement excusable.

A l’écouter parler on sentait qu’il n’avait aucune haine envers les Allemands –ce qui n’allait pas nécessairement de soi à l’époque où il nous donnait cours. N’était-ce pas là un exemple ? Il nous racontait également ses visites dans la cellule des condamnés à mort –c’est-à-dire à l’époque des condamnés pour faits de collaboration. Il ne voyait pas leurs fautes –qui devaient pourtant l’impressionner défavorablement, lui qui avait été prisonnier de guerre – mais seulement des hommes à préparer au mieux pour l’ultime passage – ce dont il nous parlait avec grande éloquence. Tout cela ne n’éclairait-il pas mieux le ministère du prêtre que le meilleur traité spirituel ?

Il était fragile du cœur et eut plusieurs infarctus ; il ne détestait pas un petit alcool non plus : après tout, qui oserait l’en blâmer ?

 

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P Père Marc P P P P

 

Monsieur Joseph Devigne (6 avril 1941 - )

 

MMonsieur Devigne, entré au collège alors que Paul Smolders (futur Père Matthieu) était en rhétorique, y rentra comme professeur en septembre 1965. Il est donc le professeur le plus jeune que nous ayons connu. Il enseignait les mathématiques en 6ème et 5ème latine de même que le grec et la géographie. « A cette époque, on faisait un peu de tout » aime t’il à rappeler. Après la fusion avec Saint Remacle, il y enseigna également mais partageait son temps avec l’Institut des Sœurs de Notre Dame où il finit sa carrière.

Il goûte aujourd’hui une retraite heureuse en s’adonnant à l’élevage de moutons. Il est père de deux enfants et grand-père de deux petits-enfants.

 

 

Monsieur Victor Dumont

Monsieur Dumont 3 - CopieMonsieur Dumont était professeur de mathématiques et de sciences (physique/chimie) dans les classes supérieures (de la 4ème à la rhéto). Nous avions cours avec lui dans une classe ou les bancs étaient disposés en gradins, ce qui assurait une parfaite visibilité aux expériences de physique les plus spectaculaires comme par exemple lorsqu’il actionnait la célèbre machine de Wimshurst qui rend visible l’énergie de l’électricité statique. C’était un professeur très apprécié et exigeant mais il était sans doute plus populaire parmi nous pour son amour du football (il faisait partie de l’équipe de Marche) que pour ses cours qu’il donnait pourtant avec passion, compétence, sens pédagogique… et avec beaucoup de patience.

Il goûte aujourd’hui une pension bien méritée mais, toujours animé par un amour passionné des mathématiques qu’il a tenté avec une abnégation et une opiniâtreté magnifiques de faire comprendre à tous, il continue à donner ici et là des cours de rattrapage.

 

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M. Dumont 5  Monsieur Dumont Monsieur Dumont 2 Monsieur Dumont 3 Monsieur Dumont 4

 

Monsieur Marcel Gilles

Monsieur Gilles - CopieHomme d’aspect sévère-ce qui n’excluait pas un certain sens de l’humour-, il donnait cours de français en 6ème et 5ème latine ; il savait notamment expliquer à merveille les règles des participes passés, base d’un français parfait.

Durant nos études, il eut l’extrême douleur de perdre son épouse et parfois, n’en pouvant plus, il nous racontait comment on l’avait traitée à l’hôpital. Durant le rectorat du Père Matthieu, il devint titulaire de la classe de 6ème B. Il vit aujourd’hui dans une toute petite maison construite pour lui seul.

 

 

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Monsieur Jean-Marc Derzelle (1940 - ) 

Réunion de professeursPromenade en bateauJean-Marc Derzelle fut également élève au collège ; durant sa rhétorique, il eut comme professeur de néerlandais Monsieur Neu dont c’était la première année. Après le départ du Père Stanislas, il fut professeur de français en 4ème puis titulaire de la classe de troisième. Nous l’appréciions parce qu’il apportait au collège une touche de modernité : il adorait notamment Ekseption, un groupe néerlandais qui eut ces années-là (1970) une certaine réputation et dont l’univers musical évoquait quelque peu Nice ou Emerson, Lake & Palmer : des virtuoses du progressive-rock qui aimaient notamment transformer des thèmes classiques (leur réinterprétation du 1er mouvement de la 5ème symphonie de Beethoven est restée leur morceau le plus célèbre). Il nous en parlait tant que nous avons fini par lui offrir le disque…

Il voulut un jour créer pour la fête des parents une pièce de théâtre composée entièrement de phrases toutes faites puisées dans la publicité, les journaux, etc. Nous lui en offrîmes une ample moisson mais il préféra en fin de compte écrire l’entièreté du texte lui-même. Ce fut « Nous sommes tous des papegais » qui racontait la soirée de deux familles alors que la télévision (qui était déjà à l’époque un problème de société) venait de tomber en panne. Tous les acteurs avaient le crâne rasé (qu’on se rassure, il s’agissait évidemment d’une perruque) et étaient vêtus uniformément de tuniques de différentes couleurs : l’un était en blanc, l’autre en bleu, un autre encore en jaune, etc. ; une construction géante en frigolite ayant la forme d’un monstre figurait la télévision animée en direct par deux autres acteurs derrière un voile. La pièce obtint un formidable succès, elle fut même donnée quatre fois car Monsieur Derzelle était également professeur chez les Sœurs de la Doctrine chrétienne à Beauraing où toute notre classe se déplaça pour l’occasion. Elle y fut donnée deux fois de suite et fut accueillie assez fraîchement par les classes les plus jeunes (qui ne pouvaient pas tout comprendre) mais triomphalement par les classes supérieures.

Deux anecdotes enfin: la sœur supérieure à laquelle le texte de la pièce fut soumis avant représentation « tiqua » quelque peu lorsqu’elle y lut la parole de Jésus « Maintenant, prenez et mangez » utilisée pour introduire un simple repas du soir. Mais elle laissa passer…D’autre part, nous avions disposé une boîte en cartons au fond de la salle dans laquelle tout un chacun pouvait déposer un billet avec son opinion. Il y eut des commentaires enthousiastes mais d’autres aussi quelque peu particuliers ; certaines jeunes filles en effet étaient visiblement tombées sous le charme des acteurs mais ne sachant pas leurs noms avaient anonymement écrit : « Moi, j’aime bien le rouge » (variantes : le bleu, le jaune, le blanc, le vert), ce qui souleva parmi nous une tempête de rires que Monsieur Derzelle eut bien du mal à calmer.

Que pensait-il du collège ? Du bien certainement puisqu’il accepta d’en intégrer le corps professoral. Mais il resta marqué longtemps par le souvenir d’une mauvaise gifle dont l’avait gratifié le père Damien pour avoir simplement gardé des moufles par un jour froid d’hiver : des années après, il en parlait toujours à Monsieur Neu dont je tiens l’anecdote.

Il quitta le collège quelque temps après et alla enseigner dans la région d’Erpent où il est toujours actuellement.

Monsieur Paul Ferry

Monsieur Ferry M M

Monsieur Jean Lemaire

Monsieur Lemaire

Le Père Gaétan

geo0004 geo0005 geo0006 Camp scout Père Gaétan

Et encore…

On ne sera pas étonné de ne pas trouver ici de commentaires sur MM. Brullez, Deresteau, Ferry, Lemaire, Piérard, etc. La raison en est très simple, je n’ai jamais eu le plaisir de les connaître ayant quitté le collège en 1972. Mais s’il se trouve un ou des anciens qui peuvent dresser leur biographie, qu’ils se fassent connaître. Voici mon adresse e-mail : charneuxg@skynet.be

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