Le voyage d’Italie
Voyage traditionnel d’humanités gréco-latines s’il en est –avec le voyage
en Grèce organisé par d’autres collèges.
Ce voyage organisé tous les deux ans emmenait les rhétoriciens et les
poètes sur la terre de Virgile avec le Père Recteur (toujours) et un autre père
(ou professeur). Il était préparé longtemps à l’avance (le Père Recteur
s’occupait des réservations d’hôtel dès septembre) et il nous était notamment
demandé de rédiger pour nos condisciples une courte élocution sur un élément
d’architecture que nous allions découvrir sur place.
Le voyage d’Italie qui se déroulait durant les vacances de Pâques n’était
en aucune manière obligatoire mais bien évidemment aucun élève ne manquait à
l’appel. Le voyage se faisait uniquement en train, de manière à réduire les
frais au maximum. Nous partions de Jemelle et embarquions vers 19 heures à bord
d’un train international à destination de Milan, gare terminus. Au cours d’une
(longue) nuit, le train s’arrêtait à Luxembourg, Thionville, Metz, Strasbourg,
Bâle, Chiasso, Côme et enfin Milan.
Nous étions forcés de nous arrêter à Milan pour changer de train (et
prendre celui à destination de Florence) mais nous avions largement le temps de
nous dérouiller les jambes et de monter sur le dôme de la cathédrale d’où nous
pouvions voir toute la ville. Pour rejoindre la cathédrale, nous passions le
long du building Pirelli et de
Dans l’après-midi, nous reprenions le train à destination de Florence,
première étape réelle du voyage. C’est à ce moment que nous découvrions la
campagne italienne et déjà çà et là quelques ruines qui nous rappelaient les
photographies ornant nos livres scolaires. Enfin, nous arrivions à Florence et
le Père Recteur qui avait réservé des chambres dans des hôtels tenus par des
religieux ou des religieuses ou bien dans des couvents nous menait sans erreur
par les rues de la ville qu’il connaissait par cœur. Lors du voyage auquel
l’auteur de ces lignes a participé, nous étions logés pas loin du Ponte Vecchio
que quelques-uns d’entre nous ont immédiatement voulu admirer. Les jours
suivants, c’était la découverte du célèbre baptistère Saint Jean, de la
basilique Santa Maria Del Fiore, du David de Michel-Ange, des jardins Boboli et
de
L’étape suivante était Rome où nous arrivions par la gare des
Termini : visite du Vatican et de son musée, de la basilique Saint Jean de
Latran, du Colisée, du Forum, de
Puis venait l’étape proprement franciscaine : Assise, véritable oasis
de paix où nous pouvions admirer la nature environnante, la basilique, les
magnifiques fresques de Giotto sur Saint François, le corps préservé de Sainte
Claire, sœur de François (qui pour moi évoquait beaucoup plus à vrai dire une
momie qu’une personne récemment décédée).
Un bref retour à Rome le jour de Pâques ; il était évidemment
impossible d’assister à la messe à Saint Pierre de Rome mais plusieurs d’entre
nous, suivant une longue théorie de cars remplis de touristes pouvaient
facilement rejoindre la Place Saint Pierre, entendre le traditionnel discours
papal prononcé du haut du balcon de la Basilique et les non moins traditionnels
vœux de Pâques aux chrétiens de toutes
nations, races, peuples et langues (« di espressione francese,
neerlandese, tedesca, pollaca, chinese »…).
Direction Naples ensuite où nous pouvions voir la misère ce peuple, le
linge séchant de par et d’autre des rues crasseuses, le port où mouillait à
l’époque un grand porte-avions américain. De Naples, nous allions à Paestum,
endroit plus grec qu’italien où nous apercevions les ruines d’un magnifique
temple et également à Pompéi où nous pouvions saisir à deux mille ans de
distance le drame vécu par cette ville en l’an 79 de notre ère à l’occasion
d’une dramatique éruption du Vésuve. C’était enfin Venise, les artisans
verriers,
Pour les élèves qui l’ont vécu jusqu’en 1972, le voyage d’Italie était
également l’occasion de découvrir un Père Gédéon moins distant, plus blagueur,
qui n’hésitait pas à nous offrir un verre et à siroter une « grappa »
dans un café. Il brandissait à tout moment sa caméra légendaire et nous a ainsi
filmés à maintes reprises. Il était bien sûr intarissable sur ces monuments
qu’il connaissait par cœur. C’était aussi l’occasion d’une certaine liberté
pour nous : pour autant que nous soyons rentrés à telle heure à l’hôtel,
nous pouvions sortir seul ou avec des condisciples de notre choix pour aller
(re)visiter tel ou tel monument.
Il est assez étonnant que les photographies illustrant le voyage d’Italie
ne soient pas particulièrement abondantes dans les premières archives qui ont
été mises à notre disposition ; celles du Père Serge ne comportent pour la
plupart que des cartes postales de monuments ou de sculptures célèbres et l’une
ou l’autre photo de groupe prise de très loin. Mais j’ai pu bénéficier au départ
de quelques photographies intéressantes – et en couleurs- de ce voyage en
mars/avril 1972 et j’ai choisi de les intégrer à cette section. M’ont été
également transmis des scans de l’édition complète du Fama spécial Italie de
l’époque ; les pages consacrées au séjour à Rome et à Assise sont
reproduites ici et donnent une parfaite idée de l’ambiance qui régnait au cours
de ce voyage. Depuis la mise en place de ces pages sur le web, j’ai reçu un
certain nombre de photographies et de documents et le Père Matthieu a également
grossi la documentation sur ce sujet. Bien entendu, quiconque possède des
archives photographiques inédites de ce voyage splendide est invité à me les
faire parvenir de manière à étoffer encore plus cette section du site.
Cliquer sur les photos
pour les agrandir