Le Père Damien (6 avril 1923 – 10 février 1982)
Michel Garny (en
religion le Père Damien) est l’une des figures les plus marquantes du collège
–à plus d’un titre. En charge de la procure, c’est lui qui fournissait les
livres et cahiers dont nous avions besoin au début de chaque année. En tant
qu’entraîneur sportif, il s’occupait plus particulièrement de l’équipe de
basket du collège et c’est en fin de compte grâce à lui que nous avons pu
gagner quelques coupes lors des tournois interscolaires. Il remplissait
également la charge d’infirmier.
L’image
dominante qu’il nous a laissée c’est bien sûr celle de préfet de discipline,
fonction qu’il exerça au collège pendant 25 ans. Il déployait dans cette tâche
un zèle sans égal aidé par un physique impressionnant de sévérité. Il était
craint de tous car il était dur – et sans doute trop dur même pour les critères
de l’époque-, n’hésitant jamais à donner de la voix, du geste et de la corde-
pour châtier l’élève qu’il estimait indiscipliné.
Il incarnait
de tout son être l’aspect le plus sévère du modèle ancien d’éducation qui
considérait l’élève comme un bloc de pierre brut qu’il faut tailler, comme un
cheval sauvage qu’il faut dompter. S’il était sévère dans cette fonction,
reconnaissons également qu’il était juste et savait encourager l’effort.
L’arrivée du
Père Matthieu comme recteur coïncida pour lui avec un changement de
fonctions ; remplacé comme préfet de discipline par un laïc, M. Pierre Brullez, il n’eut plus de fonctions au collège si ce n’est
comme responsable de la procure. Il redevint donc un simple frère dans le
couvent attenant au collège. Il y gagna une certaine sérénité ; il
confiait en effet à Monsieur Neu : « Quand on est préfet de discipline, on doit
avoir l’œil à tout et cela, les gens ne s’en rendent pas compte ».
Certains
élèves se souviennent de lui avec affection et le créditent d’avoir rendu la
justice avec équité et d’avoir été « un
père infirmier d’une infinie gentillesse qui savait panser les coups et les
bleus reçus par les anciens
légionnaires que nous étions ». Enfin, qui l’aurait cru : l’image
du préfet de discipline très sévère cachait celle d’un homme en réalité très
timide. C’est du moins l’avis du Père Matthieu qui l’a évidemment bien connu.
Il mourut
foudroyé le 10 février 1982 en célébrant une messe de mariage. Il n’avait même
pas 59 ans…
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